DU 6em JOUR AU 10em

6ème jour.

Mercredi 15 juillet : étape du pla de l’Ingla à la vallée de la Coma Pedrosa.

 

Après les orages de la nuit la tente est mouillée, même l’intérieur est très humide et quelques gouttes me tombe dessus, il est temps de plier le camp, c’est 5 heures 30.

Cette journée démarre comme une journée normale, en fait elle va être très longue.

Les moustiques sont toujours là, malheureusement. Je pars rapidement pour éviter les piqûres et je marche vite pour ne pas me faire rattraper.

Je vais prendre mon petit déjeuné au coll Jovell.

La descente au village de Encamp en passant par le lac d’Engolaster est assez longue, je profite du passage au village pour acheter quelques tomates, un produit laitier et du Coca Cola, pour consommer sur place. Après une bonne pause je monte au col d’Ordino, la montée est sévère mais j’y arrive assez rapidement en passant par de belles petites prairies au milieu de forêts de pins.

Toujours sur le GR11. La descente au village est rapide,  la jonction entre Ordino et la Cortinada va être particulièrement pénible, le sentier monte et descend tout le temps, cumulant au moins 700 mètres de dénivelée.

J’arrive au village et je commence à être fatigué et énervé par de nombreux taons. Depuis ce matin j’ai cumulé beaucoup de dénivelée, en principe j’ai prévu de m’arrêter au village d’Arans, mais je décide de continuer un peu plus, en quittant ce beau village aux maisons en pierres et aux nombreuses fontaines, Sur la route, je trouve un raccourci évitant Arans, ce qui va m’éviter 1 Km de bitume.

Le sentier monte tout droit sans un seul lacet dans une pente extrêmement raide, je m’aide des bâtons de skis et je m’accroche aux herbes pour parvenir en peu de temps au coll de Les Cases, avalant 600 mètres en moins d’une heure. C’est grâce à la respiration alternée (yoga) que j’arrive encore à trouver le souffle pour gravir les cols.

Ces cols offrent des points de vues sur les villages d’Andorre avec en fond les hauts sommets.

Je suis vite au village d’Arinsal, le temps d’acheter de quoi boire et grignoter, le temps de téléphoner à mes proches pour donner des nouvelles et je repars en montant dans la vallée de la Coma Pedrosa pour trouver un endroit où camper. Une petite heure plus tard j’installe ma tente à coté de deux granges dominant la vallée et toujours en présence des nombreux moustiques.

Cette journée va être la plus folle de la traversée avec presque 3000 m de dénivelée et plus de 40 Kms, en traversant quasiment toute l’Andorre.

J’ai traversé de jolis villages en pierres et de beaux paysages de montagne, mais je n’ai pas vu d’isards ni de marmottes.

J’ai arrêté de faire le relevé de l’état des cabanes, cela me prend trop de temps et d’énergie, je me concentre uniquement sur le projet de ma traversée et la prise de photos.

 

12 heures de marche pour +2800 et -2800 mètres de dénivelée, 42 Kms, je gère le mal aux pieds en m’arrêtant de temps en temps pour les faire tremper dans l’eau froide un petit moment avant de repartir.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

7ème  jour

Jeudi 16 juillet : du bas de la Coma Pedrosa au pied du Certescan

 

Après une nuit claire, peu humide je me dépêche de démonter la tente pour échapper aux moustiques, pour une fois la tente est sèche. Comme d’habitude il est très tôt quand je démarre.

Je passe à la cabane de l’Estany, puis je m’élève rapidement sur le GR,  la cabane me parait toute petite devant l’immensité du cirque du Médecourbe. Aujourd’hui, j’utilise le lecteur mp3, je m’envole en musique jusqu’au lacs de Forcats.

Le cirque autour des lacs est magnifique, quelques névés encerclent l’eau, des vautours tournent au dessus des sommets, je contemple quelques instants ce superbe panorama.

Après une petite pause je traverse la neige, puis je monte au dessus des deux lacs, au loin en arrière plan, des lignes de crêtes disparaissent progressivement dans la brume, créant une palette de couleurs infinie.

Voilà le col del Forcats qui ferme la porte d’Andorre. J’ai mis moins de 2 heures pour gravir les 1000 mètres, ça va, j’ai la forme, maintenant j’ai pris un bon rythme.

Après m’être pris quelques photos en posant l’appareil sur un rocher, je quitte l’Andorre en passant le col. Derrière ce passage il n’y a plus de balises de GR. Je commence à avoir l’habitude de chercher les balises, donc je descends hors sentier, je vais retrouver le balisage bien plus bas !

Belle descente jusqu’au refuge de Val Ferrera, des prairies, des chevaux, un ruisseau qui serpente, tous les ingrédients pour me faire oublier le mal aux pieds.

Du refuge, le sentier longe le rivière Baiau avant de s’élever doucement jusqu’au ruisseau de Baborte. Les balises sont difficiles à suivre sur cette portion qui monte très raide jusqu’au lac de Baborte. Du lac je vais faire un relevé du refuge en fer qui le surplombe d’une cinquantaine de mètres. Du col de Sellente la vue est superbe sur le massif du Certescan.

Après une pause, je commence à descendre, puis soudain le balisage rouge et blanc, devient blanc, certainement que le baliseur n’avait plus de peinture rouge ! Plus loin il redevient normal.

Au bout d’une heure de marche, le terrain devient chaotique, les balises disparaissent sous la végétation, je cherche de plus en plus souvent mon chemin.

Je vais mettre beaucoup de temps à arriver en bas de la vallée, cette descente me parait interminable et usante.

Ouf !! Voilà le Planel de Boavi, cet endroit du bout du monde est magnifique, ce lieu va faire mon affaire pour camper.

Ce soir il y a moins de moustiques, je vais enfin pouvoir profiter de manger dehors et  faire la toilette sereinement.

Dans la soirée le temps se dégrade, les hauts sommets se cachent derrière de gros nuages noirs. Je suis inquiet pour demain : je dois monter au pied du pic de Certescan pour effectuer une longue traversée difficile en orientation sur un terrain de haute montagne. Peut-être que je vais éviter de passer là haut si le brouillard est encore présent demain.

 

10 heures 30 de marche pour +1800 et -2100 mètres de dénivelée, 33 Kms

       

 

8ème  jour

Vendredi 17 juillet : du Planel de Boavi à Viella

 

Le matin au réveil la haute montagne est bouché, je prends donc la décision de ne pas monter au Certescan mais de descendre la vallée, je vais passer des cols qui sont plus bas et balisés en GR11.

Après une heure, j’arrive au village de Tavascan, de là, j’emprunte le GR qui passe à Aineto , puis au joli village de Lléret, en passant par un sentier très escarpé au dessus de hautes falaises dominant le Vall d’Estaon.

La montée au col me parait longue, d’autant plus que j’ai passé du temps à chercher les balises. Après le col je vais m’arrêter pour faire sécher la tente et grignoter. Avant d’arriver au superbe village d’Estaon, je traverse un village abandonné encore en assez bon état.

En marchant sur la route j’observe un magnifique renard en contrebas, il ne m’a pas vu.

La montée au col de Lo Calbo est assez rapide, arrivée sur Esteri d’Aneu.

Je vais contourner le massif de la Roca Blanca par une piste nord, dans un paysage superbe, pour pouvoir descendre sur Viella.

Mes parents sont là, au ravitaillement, le temps de changer mon sac à dos (celui que j’avais, a un très mauvais portage) de prendre les poches de nourriture pour 8 jours, de dîner, de prendre une bonne douche, et je suis comme neuf prêt à repartir.

Ils vont me remonter en voiture jusqu’au départ dans la vallée d’Artigat de Lin, c’est très tard il fait nuit depuis un bon moment, il faut très froid et il pleut. J’envie mes parents de redescendre dormir dans un lit bien confortable à l’hôtel. Je vais installer ma tente devant l’entrée d’une cabane pour me protéger de la pluie, c’est très étroit mais au sec.    

 

11 heures 30 de marche pour +1800 et –2500 mètres de dénivelée, 41 Kms.

 

 

9ème  jour

Samedi 18 juillet : d’Artigat de Lin au refuge d’Estos

 

Au réveil l’ambiance est très humide, la montagne est bouchée par un plafond peu épais, je prends mon temps pour prendre le petit déjeuné bien à l’abri dans la tente, il faut très froid ce matin. Trente minutes plus tard, quelle surprise en sortant de mon abri, les nuages se déchirent en laissant place au soleil, la montagne est recouverte d’une couche de neige, c’est vraiment comme en hiver !

Ce départ est très important pour mon projet : cette portion jusqu’au prochain ravitaillement est la plus belle de la traversée, je suis rechargé d’une nouvelle motivation et donc plein d’énergie. J’imagine l’Aneto, les Posets, Pinéta, les vires d’Odessa, la sierra de Tendenera et Partacua, quel programme superbe pour ces 8 jours.

Vite je range ma tente, et presque en courant je monte vers le col de Picada, derrière m’attends un panorama sublime sur le massif du plus haut sommet des Pyrénées.

En contrebas du passage, je marche dans la neige fraîche de la nuit, le soleil brille et en bas de la vallée, émergent de la mer de nuages les sommets du Besiberri. Superbe !

Col du Picada atteint en 2 heures 15, magnifique point de vue sur les Posets, 2ème  plus haut sommet pyrénéen.

Il faut faire quelques centaines de mètres pour découvrir le panorama sublime du massif d’Aneto coiffé de plusieurs grands glaciers, plus bas des vaches autour d’un petit lac, face au pic d’Aneto, composent la photo parfaite. Je vais rester un petit moment en admiration devant une telle beauté, puis il me faut descendre au fond de la vallée.

La descente est magnifique. En bas, la vallée est très belle, des longues prairies entrecoupées de pins où serpentent des ruisseaux avec en toile de fond le massif de Maladeta et des Posets.

J’arrive à l’Hospital de Benasque, cet endroit est très fréquenté. Un peu de route, puis je prends un sentier qui remonte la vallée de Literole, il est confortable et très bien marqué. Rapidement je m’éloigne de la Maladeta et atteins la cabane de Literole, le point de vue est superbe. Je retrouve les isards et les marmottes par dizaines, je n’en voyais plus depuis quelques jours.

Je quitte le sentier et commence à chercher celui qui monte au col de Perdigueret,

Il n’y a pas de sentier, ma carte n’est pas assez précise pour me renseigner en détail, après un petit moment je trouve un cheminement balisé de cairns, je vais le suivre et le perdre plusieurs fois. Ce col n’est pas bien haut, mais pas facile d’accès. Après de longues heures d’efforts j’arrive enfin au col de Perdigueret.

La descente n’est pas plus rapide, je trouve quelques petites sentes, à travers une végétation généreuse et une multitude de fleurs. Enfin je suis à la cabane Del Tuma : je voulais continuer, mais je vais m’installer ici dans une prairie, la journée a été assez longue. Le soleil se couche, et rapidement l’air est très humide et froid, je me réfugie bien au chaud dans ma tente pour dîner.

 

10 heures 30 de marche, pour +2000 et -1850 mètres de dénivelée, 32 Kms.

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10 ème jour

Dimanche 19 juillet : du refuge d’Estos aux gorges d’Ourdissetou.

 

Le réveil sonne, il est 6h00. Ce matin il fait froid, devant la tente, il y a du givre sur les herbes, je vais me couvrir avec tous les vêtements dont je dispose.

Me voilà au col de Gistain, plusieurs vautours tournent au dessus des falaises sommitales  des Posets, la température est assez basse, je garde ma polaire et commence à descendre.

J’ai toujours mal aux pieds, je profite d’un arrêt pour finir mon petit déjeuné, faire sécher la tente, et pour tremper mes pieds dans l’eau froide d’un ruisseau, ça me soulage un bon moment.

La vallée qui descend sur Biados est très fleurie, et offre un beau panorama sur le versant ouest des Posets. J’arrive aux granges de Biados, après avoir vu pas mal de marmottes et d’isards. Ce lieu est superbe : des granges dans une belle prairie avec en arrière plan le majestueux sommet des Posets, 1700 mètres plus haut.

Une longue piste entre dans la vallée de  Sallena, puis le GR11 monte doucement au paso de Los Caballos, en passant par de belles prairies et de grandes cascades.

Cette montée est longue mais agréable. Je profite de la piste et du confortable sentier pour mettre mes slaps à la place des chaussures de montagne, je retrouve le plaisir de marcher sans avoir mal aux pieds et en plus la température est idéale.

Du col une piste descend du lac d’Urdizeto vers la route de Bielsa. Je vais m’arrêter à la sortie des gorges, au pied des parois, le site est grandiose et très sauvage. Le coucher de soleil sur les falaises est superbe.

 

11 heures de marche, pour +1900 et -2000 mètres de dénivelée, 41 Kms

 

 

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